Enquête auprès de Kickbag GmbH

Ces dernières années, le comportement d’achat de la clientèle s’est constamment orienté vers davantage d’achats en ligne, faisant naître de nouveaux défis environnementaux. Les produits commandés sur Internet nécessitent la plupart du temps un emballage pour l’expédition, ce qui, rappelons-le, peut générer beaucoup de déchets. La population, tout comme les entreprises, accorde une grande importance aux questions de durabilité. Mais comment lutter judicieusement contre la prolifération des déchets d’emballage et les émissions qui en découlent?

La start-up saint-galloise Kickbag a développé une solution d’emballage réutilisable pour l’e-commerce afin de réduire l’impact environnemental des emballages d’expédition. Pour rendre la solution facilement utilisable tant par les commerces que par la clientèle finale, l’entreprise ne se contente pas de fournir les emballages, elle prévoit également un processus simple et pratique pour le retour des Kickbags vides à l’expéditeur. Martin Engeler a cofondé Kickbag en 2020 et a depuis travaillé intensivement au développement de la solution. Fin 2022, Kickbag a été rachetée par la Poste, mais reste active sur le marché en tant qu’entreprise indépendante.

Qu’est-ce qui vous a poussés à développer Kickbag?

Nous avons constaté les montagnes de matériel d’emballage générées par l’envoi de colis. Cela pose problème pour plusieurs raisons. D’une part, pour des questions de durabilité. Avec les emballages jetables, de nombreuses ressources précieuses sont perdues beaucoup trop rapidement. Un seul trajet est une durée de vie bien trop courte pour un emballage de transport. Jusqu’à présent, il était difficile pour les e-commerces d’expédier leurs produits avec des emballages réutilisables. De plus, les solutions existantes n’étaient pas vraiment adaptées à la Suisse et leur concept était loin de nous convaincre. D’autre part, les déchets d’emballage irritent également la clientèle, qui est de plus en plus sensibilisée aux thèmes liés à la durabilité. Il s’agit là d’une chance pour les e-commerces de se différencier.

Combien de fois un Kickbag doit-il être utilisé pour que cette solution soit plus durable que les options traditionnelles?

Cela dépend de plusieurs facteurs, notamment des matériaux d’emballage concrets mis dans la balance. Nos analyses ont toutefois clairement montré à quel point le levier de la réutilisation était étonnamment puissant. Les emballages réutilisables permettent de répartir sur plusieurs cycles d’utilisation l’impact environnemental généré par leur production et leur utilisation. Comparés aux solutions en carton habituelles, ils obtiennent ainsi de meilleurs résultats dès la deuxième utilisation. Par rapport à d’autres emballages, il en résulte des économies à partir de la troisième ou quatrième utilisation environ. Il est donc possible de tirer rapidement profit du potentiel d’un emballage réutilisable. Qui plus est, il est intéressant de constater que la Suisse est un terrain de jeu idéal dans ce domaine: les courtes distances de transport augmentent la pertinence relative de l’emballage et son effet devient ainsi particulièrement fort au regard des économies de CO₂ possibles.

Quels sont, selon vous, les principaux obstacles actuels aux emballages réutilisables?

D’abord, il y a le prix. Même si la différence n’est pas énorme sur toute la durée de vie d’un Kickbag, les emballages jetables ou à usage unique restent moins onéreux. De nombreuses entreprises reconnaissent toutefois l’urgence de la crise climatique et veulent apporter leur contribution. La durabilité acquiert donc également une valeur considérable. Nous aidons les entreprises à organiser efficacement un système d’emballages réutilisables et à atteindre ainsi leurs objectifs de durabilité.

Un circuit efficace nécessite un taux de retour élevé et donc une acceptation par la clientèle. Celle-ci n’est parfois pas encore habituée aux emballages réutilisables, mais dès que le système sera bien établi, de plus en plus de personnes exigeront ce type d’emballages. Il est également possible que des mesures réglementaires favorisent la généralisation des emballages réutilisables.

Il y a enfin des assortiments pour lesquels nos emballages ne sont pas encore vraiment adaptés. C’est le cas des articles très fragiles. Mais là aussi, nous travaillons à des solutions.

À quoi avez-vous accordé une attention particulière lors du développement?

Il était important pour nous de développer des produits efficaces, écologiques et pratiques. C’est pourquoi nous avons mis l’accent sur l’ensemble du processus d’utilisation du Kickbag. Nous souhaitons rendre le système de réutilisation des emballages aussi simple que possible, tant pour les commerces que pour la clientèle. Nous proposons donc un système circulaire intelligent, y compris pour le renvoi des emballages. Comme les Kickbags utilisent le canal courrier pour le retour auprès du commerce, nous assurons un transport très économique et pratique pour la clientèle finale. Nul besoin de se rendre à un office collecteur spécial ou de faire la queue au guichet. Il suffit de les déposer dans la boîte aux lettres jaune.

Du point de vue des e-commerces, l’utilisation du Kickbag véhicule des valeurs fortes: la durabilité est importante, et les sites innovants sont prêts à aller de l’avant en utilisant des emballages réutilisables pour répondre aux besoins de leur clientèle. Le Kickbag est en outre personnalisable. Les commerces peuvent ainsi promouvoir leur marque jusqu’au domicile de leur clientèle et l’associer aux valeurs écologiques de l’entreprise.