Enquête auprès de Jugglux: Noël pour les magasins de jouets

Jugglux GmbH vend des jouets et des articles de jonglage depuis presque 30 ans. Pour Jugglux, décembre est le mois le plus important de l’année. Autour de Noël, les distributeurs de jouets sont fortement sollicités. Et ces semaines de fin d’année sont très importantes pour la marche globale des affaires. Voilà pourquoi nous avons demandé à Dominique Druey, co-directeur et fondateur de Jugglux, ce qui fait le succès d’une entreprise pendant 30 ans, et à quel point la période de Noël est intense pour les fabricants de jouets.

Jugglux existe depuis le début des années 1990. Vous avez donc commencé avant que l’e-commerce ne gagne en importance. Quel chemin avez-vous parcouru pour que votre entreprise soit aujourd’hui présente à la fois en ligne et hors ligne?

Au début, Jugglux était plutôt un hobby. Je n’aurais jamais cru qu’il se développe d’une telle manière et qu’il m’accompagne si longtemps. Nous avons fait nos premiers pas dans l’e-commerce assez tôt. Je le dois en grande partie à mon partenaire Marco Kuhn, qui a une grande affinité avec Internet et qui a su identifier son potentiel très tôt. Seul, je n’aurais certainement pas franchi le pas aussi rapidement. En y repensant, ce développement a sans doute été l’un des facteurs décisif de notre croissance constante. Cela nous a permis de nous professionnaliser progressivement dans l’e-commerce.

Quelle importance attachez-vous à ces deux canaux de vente?

Ces dernières années, les choses ont beaucoup changé. La clientèle fidèle de notre magasin à Winterthour est très importante pour nous. Mais depuis le coronavirus, la boutique en ligne est devenue beaucoup plus importante, nous rapportant parfois jusqu’à 70% de notre chiffre d’affaires. Bien que nous observions aujourd’hui un retour vers le commerce présentiel, la boutique en ligne représente toujours la plus grande part de nos recettes.
Néanmoins, la division entre les deux n’est pas si nette. De nombreux clients achètent chez nous aussi bien en ligne qu’en magasin, ou viennent sur place récupérer leurs commandes faites en ligne.

La numérisation du commerce génère souvent des conflits au sein de l’entreprise. Comment l’avez-vous vécu?

Nous n’avons jamais eu de conflits. Chez Jugglux, nous nous entendons trop bien. Nous avons évidemment eu quelques débats sur la marche à suivre, mais les discussions permettent aussi de prendre de bonnes décisions, bien mûries. Ma passion, sans aucun doute, c’est la vente directe et les discussions avec notre clientèle, tandis que mon partenaire Marco se concentre davantage sur l’e-commerce. Mais chacun dispose aussi de la marge de manœuvre dont il a besoin.

J’imagine que la période de Noël est très importante, surtout pour les vendeurs de jouets. Ai-je raison?

À l’origine, notre spécialité, ce sont les articles de jonglage. Aujourd’hui encore, cette gamme de produits est importante pour nous. Or, celle-ci n’est pas vraiment soumise aux fluctuations saisonnières. Mais il en va autrement des jouets. Pour ce type de produits, la période de Noël est effectivement cruciale.

Comment votre activité a-t-elle changé au cours des dernières années? Les gens achètent-ils plus tôt / plus tard / autrement?

Nous n’établissons pas de statistiques précises. Mais nous avons évidemment une perception globale des développements du marché et des souhaits de notre clientèle. De manière générale, les ventes de Noël ont plutôt reculé. La clientèle achète plus tard. Pour nous, c’est plus difficile à évaluer. Certains jours, nous observons de véritables pics. D’autres jours, c’est le calme plat. Nous l’observons aussi bien en ligne qu’en magasin.

Comment vous préparez-vous à cette période en tant qu’entreprise? Par exemple au niveau de la planification du personnel ou de l’approvisionnement?

D’abord, nous avons vraiment besoin de tout notre personnel en novembre et décembre. Mais parfois, cela ne suffit pas. C’est pourquoi nous avons créé un pool d’indépendants qui travaillent parfois pour nous autour de Noël. Cela nous permet par exemple de compenser les congés maladie et de faire face aux pics. La période de Noël exige de la flexibilité: sans nos indépendants, il serait vraiment difficile de tout gérer. Il y a quelques années, notre gel des congés commençait plus tôt. Mais en décalant notre calendrier, nous avons constaté qu’une telle mesure n’était pas encore nécessaire en octobre.

Pour ce qui est des achats, nous sommes moins stratégiques. Nous avons maintenant un bon flair pour la période de Noël. Et puis, nous avons une grande confiance en nous fournisseurs, avec qui nous entretenons de bonnes relations. Cela aide aussi à réagir de manière flexible. Les chaînes de livraison se sont nettement améliorées après la période du coronavirus, ce qui a facilité le processus de vente. En parallèle, nous essayons bien sûr constamment de créer des points forts alléchants dans notre assortiment.

Comment abordez-vous les journées promotionnelles autour du Black Friday, qui marquent le début des ventes de Noël?

Pour nous, cela ne joue pas un rôle déterminant. Nous ne proposons pas de rabais en magasin, uniquement en ligne. Et même là, nous restons sur la retenue. Par exemple, nous n’achetons pas des produits spécifiques afin de les vendre au rabais par la suite.

Noël doit donc être pour vous la période commerciale la plus stressante? Attendez-vous les fêtes avec impatience, ou êtes-vous plutôt soulagés quand elles sont terminées?

C’est vrai que cette période est stressante. D’abord, nous ne sommes jamais certains que les affaires marcheront aussi bien que prévu. Ces semaines de fin d’année sont évidemment déterminantes pour le succès de Jugglux, ce qui est éprouvant. Et toute cette planification, ces défis logistiques sont assez rudes. Mais à titre personnel, les discussions avec notre clientèle suffisent largement à me motiver. Cela me rend heureux chaque jour. Voilà pourquoi j’attends la période de Noël avec grande impatience.