Ainsi paie la clientèle – sur place et en ligne

Pour prospérer, les entreprises commerciales doivent proposer à la clientèle ses modes de paiement préférés, en ligne et en magasin. Cet article présente les tendances en matière de paiement.

S’il s’agit plutôt d’une opération fastidieuse pour la clientèle, le paiement des articles achetés est un point absolument crucial pour les commerçants.

En magasin comme en ligne, le paiement évolue et est soumis aux modes. Cela dit, il n’en reste pas moins essentiel pour une expérience d’achat positive. Quels sont les moyens de paiement populaires en Suisse? Quelles sont les tendances actuelles en la matière? Le «Swiss Payment Monitor» répond à ces questions au niveau suisse, à l’image des enquêtes de l’EHI sur l’Allemagne.

Les espèces en chute libre

En Suisse comme en Allemagne, la tendance initiée lors de la pandémie se confirme et les espèces continuent de perdre du terrain. En général, les modes de paiement sont évalués selon le chiffre d’affaires qu’ils génèrent et le nombre de transactions qu’ils permettent d’effectuer. Comparée à ses voisins, la Suisse joue ici un rôle particulier, le recul de la part du chiffre d’affaires en espèces y étant particulièrement marqué.

Avec une part de 32% du nombre total de transactions (stationnaires et en ligne) et de 30% du chiffre d’affaires, la carte de débit est le moyen de paiement le plus utilisé. Avec une part de 16% du chiffre d’affaires, les espèces sont perdantes et occupent la troisième place derrière les cartes de crédit (23%). Si l’on considère le nombre de transactions, les espèces ont freiné leur tendance à la baisse et se placent au deuxième rang avec 30,2%, juste derrière la carte de débit. Pour l’achat d’un journal ou d’un paquet de chewing-gum chez le petit commerçant de quartier, les espèces ont encore la cote en Suisse. Pour les montant plus élevés, la carte est privilégiée.

En ligne, la facture domine

Lorsqu’il s’agit de payer dans une boutique en ligne, la Suisse présente la même tendance que ses voisins. En effet, avec une part de chiffre d’affaires de 45,1%, le paiement par facture y est prédominant. C’est donc la méthode la plus risquée pour le commerçant qui continue d’être favorisée. En conséquence, toutes les mesures doivent être prises pour identifier les tentatives de fraude et les perturbations de la fourniture de prestations avant et pendant le paiement pour rester maître du processus.

Il convient de remarquer qu’en Suisse, les modes de paiement mobiles sont appréciés en ligne, notamment grâce aux options de paiement intégrée dans certaines applications. Les paiements mobiles représentent désormais près de la moitié des transactions en ligne.

Twint: l’histoire d’une réussite suisse

L’une des particularités de la Suisse est sans doute la large diffusion du mode de paiement mobile Twint. Aussi bien en termes de chiffre d’affaires que de nombre de transactions, aucun fournisseur ne s’est positionné de manière aussi forte en Allemagne ou en Autriche. 62,9% du chiffre d’affaires et 61,3% des transactions réalisées avec des appareils mobiles sont effectués avec Twint. Ce système arrive donc largement en tête, avant Apple Pay. Désormais, Twint est trop important pour que les commerçants puissent passer à côté. En Suisse comme en Allemagne, les experts prévoient une poursuite de la croissance des paiements mobiles dans les années à venir.

Accès aux POS et à la clientèle par les prestataires de paiement

Au cours des deux dernières années, l’Europe a connu deux évolutions marquantes. D’une part, l’achat à crédit sous le nom à la mode de «Buy Now, Pay Later» (BNPL) connaît un regain d’intérêt, du moins dans les médias. La fintech suédoise Klarna, en particulier, promeut une combinaison d’achat sur facture et d’achat à crédit, un service qu’elle a fortement développé ces derniers temps. Alors qu’auparavant, les entreprises devaient collaborer directement avec Klarna pour proposer cette variante, l’entreprise dispose désormais de sa propre carte de crédit (physique et numérique via l’application), qui permet à la clientèle de payer en ligne comme à l’accoutumée. Pour le commerçant, cela ne change rien par rapport à un paiement classique par carte de crédit.

D’autres prestataires et même des banques suivent l’exemple de Klarna. Les dernières enquêtes de l’EHI pour l’Allemagne n’ont toutefois pas encore permis de constater un essor significatif des paiements par mensualités.

Deuxième grande tendance: les prestataires de services de paiement et les prestataires de paiement comme Paypal, Adyen ou Klarna font pression sur les POS. Ainsi, Adyen a présenté ses propres lecteurs de cartes et Paypal tente de faire progresser le paiement par son service via code QR sur le terminal de caisse. Le paiement via l’application Klarna fonctionne aussi directement à la caisse grâce à un code QR. Pour cela, l’entreprise travaille notamment avec le fournisseur de terminaux Verifone. Enfin, Klarna a doté son application d’une fonction d’achat, ce qui la met en concurrence avec les commerces pour l’accès aux clients.

Reste à voir comment ces évolutions se traduiront en chiffres et, éventuellement, en changements de préférences chez la clientèle.