Enquête auprès d’andi be free

Très peu d’entreprises sont capables de ce que la start-up suisse du canton de Schwyz est en train de faire. Andi bi free s’attaque aux grands de ce monde et bouscule le secteur de l’électronique. Son co-CEO, Jonas Wohler, nous dévoile comment l’entreprise innove dans le commerce en ligne et en quoi elle se différencie de tous les autres acteurs du marché.

Jonas, soyons honnêtes, personne n’attendait plus d’accessoires autour du smartphone tellement l’offre est vaste. Qu’est-ce qui vous a poussés à lancer andi be free? Et que faites-vous de différent?

Mon associé et moi avons toujours trouvé les câbles de recharge inutiles et nous avons vite compris qu’il devait y avoir une autre solution. Le chargement sans fil était déjà connu mais il n’en était encore qu’à ses débuts. Après quelques mois de développement, notre chargeur de bureau avec support magnétique et chargement sans fil était né. Nous avons dû faire face à d’innombrables défis, notamment en tant que petite entreprise suisse sur un marché dominé par de grands groupes américains ou asiatiques. Nous voulions montrer qu’une société suisse pouvait elle aussi rivaliser et proposer des produits innovants via son propre canal de vente e-commerce. 

Vos principaux concurrents sont des grandes entreprises qui ont plus de moyens financiers et humains. Comment réussissez-vous à vous imposer dans le commerce en ligne?

La Suisse incarne l’innovation et a toujours été à l’origine de grandes inventions. Il existe bien quelques marques proposant des solutions de recharge, mais aucune marque suisse indépendante comme la nôtre. La plupart viennent d’Amérique ou d’Asie. De plus, le «Swiss Engineered» reste un critère d’achat décisif, au niveau national et international. Les produits suisses sont simplement prisés pour leur longévité et leur qualité. Nous avons aussi l’avantage d’être à proximité géographique de notre clientèle et de pouvoir communiquer directement avec elle, ce qui est très apprécié. Avec notre petite équipe, nous pouvons en outre répondre plus rapidement aux besoins de la clientèle. Le processus de développement est lui aussi plus rapide que dans les grands groupes grâce aux circuits de décision courts. Voilà quelques-uns des nombreux aspects en notre faveur dans l’e-commerce.

Pour réussir dans le commerce en ligne, une présence forte est importante et une commercialisation stratégique indispensable. Comment faites-vous? Quels sont vos points forts? 

Andi be free mise fortement sur le canal en ligne, non seulement pour la distribution, mais aussi pour la commercialisation. Notre distribution est complétée par un important réseau de revendeurs, qui diffuse notre message auprès du public. Avec notre stratégie en ligne, nous tentons de recruter le plus grand nombre possible de clientes et de clients comme ambassadeurs de la marque. Ce qui profite ensuite aussi à notre réseau de revendeurs. Notre objectif ultime est d’atteindre une croissance organique saine et durable, car nous investissons une grande partie des ressources financières disponibles dans l’innovation des produits, qui se développent grâce aux retours constants de la clientèle. 

Il y a quelques semaines, vous avez démarré l’expansion de votre e-commerce à l’étranger, voué à s’ouvrir à d’autres pays. Quels ont été les plus gros défis de cette internationalisation? 

Outre quelques problématiques juridiques, la logistique a été un vrai défi. Nous avions renoncé à un entrepôt en Allemagne au profit d’une solution de Swiss Post International, qui nous permet de livrer directement notre clientèle allemande depuis notre entrepôt suisse. Mais comme nous expédions des batteries externes classées marchandises dangereuses, nous avions besoin d’une autorisation spéciale des douanes allemandes. Après de longues négociations, tout a été réglé. Et, pour cela, le soutien de Swiss Post International nous a été très précieux. 

Le thème de la durabilité joue aussi un rôle très important dans l’e-commerce, notamment en ce qui concerne les retours. Quelle est votre position sur le sujet et quelle importance accordez-vous à la durabilité? 

Je pense qu’il y a encore fort à faire dans notre secteur en général, notamment pour ce qui est de l’économie circulaire. Mais hors de question d’attendre que les grands montrent la voie. Nous cherchons nos propres solutions pour apporter notre contribution. Nous avons déjà commencé par rendre de premiers emballages entièrement compostables, et d’autres mesures suivront dans le courant de l’année.

Andi be free s’est très tôt distinguée par ses innovations. Comment gardez-vous cette capacité à innover? 

La mission d’andi be free est d’en finir avec les batteries vides. C’est motivant pour nous de voir des personnes satisfaites de nos produits qui, grâce à notre innovation, ne manquent aucun moment précieux. C’est cette motivation qui nous pousse à innover. 

En tant que start-up, vous avez appris beaucoup de choses au cours du processus de création. Y a-t-il quelque chose que tu ferais différemment aujourd’hui? 

Il est beaucoup plus facile de juger après coup. Si j’avais su que beaucoup de choses prendraient plus de temps que prévu, j’aurais avancé certains projets.

Quels conseils donnerais-tu aux personnes qui se lancent dans le commerce en ligne? 

Rester concentré(e), persévérer et ne pas perdre de vue l’objectif sont pour moi des critères indispensables pour réussir ses débuts. Il y a certes eu des moments difficiles, le succès n’a pas toujours été au rendez-vous. Dans de telles situations, la devise «fais confiance au processus» nous a aidés à garder la tête froide et à ne pas perdre de vue l’objectif.