Podcasts Qu’en pense réellement le public?
Produire un podcast est courant. De plus en plus de particuliers et d’entreprises y ont recours pour diffuser des informations, des animations, des opinions, de la publicité ou tout cela à la fois. Mais peu d’entre eux savent qui écoute leurs podcasts et surtout s’ils plaisent à l’auditoire.
D’un phénomène de niche, les podcasts sont devenus une tendance mondiale qui suscite beaucoup d’engouement. La transformation s’est opérée ces 25 dernières années grâce à plusieurs technologies et contenus moteurs (RSS, iTunes, applications de podcasts, «Serial», «The Daily», Spotify, etc.).
L’élan a été donné par de multiples créatrices et créateurs de podcasts indépendants, passionnés de médias audio, qui ont pu soudainement réaliser et diffuser leurs propres émissions radio, ce qui était jusqu’ici réservé aux établissements spécialisés. Mais la tendance a aussi été attisée par les promesses d’Eldorado de certaines personnes affirmant qu’un podcast peut rendre riche. Si peu parviennent à atteindre un large public, cela n’empêche pas les particuliers, les entreprises et les groupes médiatiques de tenter leur chance. Le nombre de podcasts disponibles en abonnement ne cesse de croître − plus de 2 millions actuellement, même si ce chiffre est contesté et sera vite obsolète.
Une question reste souvent sur le carreau: qui donc écoute ces contenus? Difficile de vérifier si un podcast téléchargé est réellement écouté. De plus en plus d’études portent sur le comportement d’écoute dans différents pays. En outre, Spotify et d’autres prestataires font du streaming de podcasts monnaie courante, ce qui permet de collecter des chiffres de meilleure qualité. Malgré tout, nous manquons toujours de données quantitatives en ce qui concerne l’auditoire.
S’agissant des études qualitatives, la situation se complique encore. S’il est vrai que l’on peut évaluer des podcasts en leur attribuant des étoiles, qui le fait réellement? De plus, tandis que les plus enthousiastes pensaient au début que les podcasts encourageraient la «culture participative», cet espoir a laissé place au désenchantement: les créatrices et créateurs de podcasts ne reçoivent que très rarement de retour de la part du public, et ne le recherchent d’ailleurs souvent pas du tout. Le chercheur spécialisé dans les médias James G. Robinson affirme que les journalistes préfèrent imaginer leur public plutôt que le connaître. Hélas, cela vaut aussi souvent pour les créatrices et les créateurs de podcasts.
Alors que faire? À moyen terme, les chiffres relatifs à la consommation de podcasts seront de meilleure qualité, à la fois grâce aux études et aux analyses des prestataires. Les applications de podcasts devraient également améliorer les possibilités de laisser un avis. D’ici là, les personnes qui souhaitent partager leurs podcasts devront recueillir elles-mêmes le feed-back. Que ce soit en invitant le public à leur écrire, en programmant un site avec une fonction de commentaire ou un forum dédié au podcast, en laissant la parole aux auditrices et aux auditeurs ou en discutant d’un podcast sur Clubhouse (oui, ça existe encore!), il y a d’innombrables possibilités d’échanger avec le public.
Le podcasting a simplement permis de parler aux gens. Les écouter est plus difficile mais tout aussi important.
En raison de la situation actuelle, Connecta Berne aura à nouveau lieu sous forme virtuelle en 2021. La diversité du numérique mise en exergue par Connecta transparaîtra non seulement sur le Connecta Blog, mais aussi à travers les formats Connecta TV et Connecta Talk. Pour en savoir plus: www.post.ch/connectaTarget not accessible
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