Les super-apps, nouvelle voie vers le client?

WeChat et Alipay sont les exemples les plus en vue d’une «révolution des super-apps» et le modèle pour des applications mobiles permettant aux utilisateurs d’organiser leur quotidien. Mais en fait, que sont ces super-apps, quels avantages apportent-elles aux utilisateurs et aux entreprises?

Du lever le matin à l’organisation de la soirée en passant par le trajet pour se rendre au travail et le repas de midi, WeChat propose une offre. Un système de paiement enrichi d’offres supplémentaires se trouve au cœur de cette application. Les super-apps ont en commun le fait qu’elles suivent le principe «Mobile first».

En principe, on fait la distinction entre deux formes de super-apps:

• super-apps d’une entreprises complétées par différentes fonctions supplémentaires
• super-apps+ avec des «mini-programmes» de prestataires tiers

Les super-apps sont la nouvelle voie menant au client

Les super-apps essaient de capter l’attention et le temps de l’utilisateur avec chaque nouveau service ou mini-programme. En règle générale, elles ont déjà la main sur l’argent du consommateur, car en leur qualité de système de paiement, elles jouent le rôle de compte en banque. Du point de vue du consommateur, tout cela est hyper simple et pratique.

Les avantages d’une super-app résident dans le moyen rapide d’utilisation (commodité) et la multitude de services se trouvant regroupés en un seul endroit.

Four Trends in Consumer Tech. Source: YouTube

Condition de réussite

Les super-apps s’imposent là où les smartphones sont l’outil central au quotidien. Au bout du compte, chaque rupture de média empêche que de telles applications deviennent une plateforme quotidienne.

En plus de l’Asie du Sud-Est, les super-apps s’imposent également en Amérique du Sud et en Afrique, deux autres sociétés du «Mobile first». Le Rappi colombien (initialement un service de messagerie) est déjà présent dans sept pays et évolue notamment dans des domaines tels que les e-payments, le partage de scooters et les prestations financières.

En Afrique, les premières super-apps telles que «Tingg» se sont également établies. L’entreprise de paiement panafricaine Cellulant met à disposition une plateforme uniformisée sur laquelle les utilisateurs peuvent réaliser n’importe quel type de décompte des charges.

En Inde, Amazon est également sur la bonne voie dans le domaine d’une super-app qui propose des e-payments, des réservations de vols, du ridehailing, des livraisons de repas et bien plus encore, soit directement, soit via des entreprises achetées.

super-apps: réaliste aussi en Occident?

Et qu’en est-il de l’Occident? Dans ces pays, les applications ont été jusqu’à présent conçues de manière à répondre à un seul besoin de l’utilisateur: l’achat ou le paiement. Ces applications «single purpose» sont bien ancrées dans le quotidien. La voie naturelle est donc que quelques-unes de ces applications acquièrent progressivement de plus en plus de caractéristiques de plateformes. Et bien qu’il n’en paraisse pas ainsi au premier coup d’œil, il y a déjà des mouvements dans cette direction.

Le passage de Facebook aux paiements en Libra est une étape particulièrement importante menant à la super-app. En outre, Uber a commencé à réunir en une seule application Uber et Uber Eats.

Dans ce nouveau scénario, les commerçants, les fabricants et les marques devraient donc se demander s’ils souhaitent devenir un élément d’une plateforme ou eux-mêmes une super-app afin de rester pertinents pour les clients.