De la marque personnelle au Social Me

Tout le monde possède un cœur de marque. Le principal est d’en être conscient et de forger activement cette marque personnelle. Le concept du Social Me permet de se faire une meilleure idée de soi-même en tant que marque.

La marque personnelle est souvent assimilée à la promotion de soi en tant qu’individu. Or, à mon sens, cette perception du Personal Branding nous éloigne de sa véritable vocation car, au final, le but n’est pas de se vendre ou de vendre un produit. Les personnes sont des marques qui ne ressemblent en rien à celles des entreprises. Les produits et services sont destinés à être achetés alors que, dans le cas des êtres humains, il s’agit de les écouter, de nouer des relations avec eux ou de les accompagner dans une démarche commune. Il ne fait pas de doute que la marque personnelle est aussi un outil pour le développement professionnel, mais cela ne signifie pas pour autant qu’elle n’est qu’un moyen à utiliser à cette fin. Pour mieux expliquer cette distinction, je vais délaisser la notion de marque personnelle pour parler plutôt du Social Me.

Selon la conception que j’en ai, le Social Me s’articule autour des quatre composantes clés que sont le visage, la voix, la visibilité et la position, qui constituent en quelque sorte le système de coordonnées dans lequel il évolue. Le Social Me peut ainsi permettre de donner un visage ou une voix à un thème donné, à l’exemple de Greta Thunberg pour le changement climatique. L’essentiel est de raconter ses propres histoires et de communiquer par ce biais sur les sujets qui tiennent personnellement à cœur. Il est ainsi possible de créer un lien entre une personne et les objectifs qui sont les siens dans l’existence, ou ceux qu’elle entend défendre. Il s’agit donc avant tout d’un exercice de storytelling, avec un positionnement personnel sur des contenus.

Dans ce cadre, le Social Me ne doit pas être juste appréhendé comme une représentation numérique du moi analogique. D’une part, ce serait là une vision bien trop superficielle et, d’autre part, il s’agit de tout autre chose que d’une simple mise en scène de la personne, comme avec un selfie par exemple. Il serait réducteur de restreindre la démarche à l’espace numérique. Je suis convaincue qu’il faut toujours la situer dans les deux univers, l’analogique et le numérique, qui sont interdépendants et qui ne sauraient être considérés isolément. Il ne suffit pas d’avoir une longue liste d’amis sur Facebook ou LinkedIn pour disposer d’un réseau qui fonctionne.

De plus, un Social Me devrait véhiculer bien plus qu’un message à la première personne, incarné par le selfie. Naturellement, tout est une question de nuance, car un selfie n’est ni bon, ni mauvais. Un selfie avec Greta Thunberg permet de donner un maximum de poids à un message personnel, mais un millier de selfies ne suffisent pas à bâtir une stratégie de marque personnelle. Le selfie doit donc être porteur d’un contenu. Le concept du Social Me se nourrit des contenus et du positionnement personnel que l’on donne à voir à l’arrière-plan. Qu’est-ce qui te constitue en tant qu’individu? Quels sont les thèmes qui t’intéressent et comment les défends-tu? Pour que le concept du Social Me soit opérant, il faut tenir soi-même une position et s’attacher à la rendre visible.

Connecta n’aura malheureusement pas lieu comme prévu. Tijen Onaran aurait dû figurer parmi les 80 intervenants. Un programme alternatif vous attend avec Connecta TV, Connecta Dok et Connecta Talk. Pour en savoir plus: www.poste.ch/connecta.