Le commerce a-t-il perdu la tête?

«Headless Commerce» est le nouveau terme à la mode. Cette notion décrit la séparation entre front-end et back-end, la tête, donc le front-end, étant supprimée. Mais cela ne signifie pas que le commerçant travaille à présent sans sa tête. Car le back-end (p. ex. ERP, CMS, CRM ou une combinaison de ceux-ci) est conservé. Avec la création d’interfaces API, il est toutefois complété par des possibilités d’interactions flexibles.

Une API (interface de programmation applicative) désigne une interface standardisée qui permet d’accéder à un contenu particulier. Il existe de nos jours de nombreux exemples célèbres d’interfaces API, comme par exemple celles de Google Maps qui permettent d’obtenir des informations sur la localisation. Via une API, il est possible de transporter des champs de données, des textes, voire des images.

Dans le «Headless Commerce», le back-end fait office de base d’information qui englobe un grand nombre de données. Dans une boutique en ligne, il peut s’agir de données de base comme lesimages et le prix des produits. Le plus souvent également des informations logistiques comme les adresses, les options d’expédition et les points de retrait y sont enregistrées.

Les informations contenues dans le back-end ne doivent pas obligatoirement être disponibles en interne chez le client. Des interfaces API externes tirant leurs informations de partenaires commerciaux peuvent également faire partie du back-end. La Poste propose de telles interfaces API comme la Digital Commerce API.

Dans une architecture headless, un front-end designer (donc qui s’occupe des éléments que le client voit dans une boutique) ne doit pas se préoccuper de modifications de base de données ou de fonctions rigides entre back-end et front-end. Toutes les informations sont disponibles via des interfaces API standardisées.

C’est précisément là que réside le grand avantage du «Headless Commerce». Sur la base de toutes les informations disponibles du back-end, il est alors possible de développer des front-ends individuels. Ceux-ci remplissent un but déterminé ou servent un point de contact particulier.

Il peut s’agir d’une boutique en ligne classique. Mais aussi d’une application pour l’Apple Watch ou de données servant à un chatbot. Elles peuvent également constituer la base pour un «Smart Button». Aucune limite à l’imagination n’existe dans ce domaine.

Cette plus grande flexibilité permet au designer de penser de manière systématique dans la perspective des besoins des clients, qui sont placés au premier plan. Seules les informations nécessaires pour remplir le besoin du client en question sont appelées du back-end.

Le «Headless Commerce» entraîne toutefois un travail plus important dans le système informatique. En effet, le front-end doit être recréé pour chaque utilisation. Il n’existe pas de site web de boutique en ligne ni d’application pour smartphone déjà prête à l’emploi. Cependant, cela ne constitue un inconvénient qu’à première vue. Car en contre-partie, on obtient une flexibilité encore jamais atteinte jusqu’ici dans le commerce digital.

Les entreprises misant systématiquement sur une architecture headless peuvent réagir très rapidement aux changements de situations sur le marché et aux nouvelles technologies. En outre, les données de clients de tous les points de contact peuvent être regroupées dans le back-end. Cela rend ainsi possibles de véritables concepts de Customer Centricity. Le front-end reste flexible pendant que le back-end garantit la base et la stabilité des données.