Dropshipping

Depuis deux, trois ans, le «dropshipping» électrise la scène de l’e-commerce. Mais comment le modèle commercial derrière tout cela fonctionne-t-il? Le «dropshipping» peut-il aussi être un facteur de succès à long terme pour les entreprises suisses? Et quels sont les défis qui en résultent?

Si le mot «dropshipping» sonne nouveau et moderne, l'idée ne l'est pas du tout: le commerce traditionnel l'appelle «livraison directe». Mais une fois modernisé par le commerce aux USA, ce terme a été utilisé dans le monde entier.

Dans ce modèle commercial, le négociant n'achète la marchandise que lorsqu'il l'a vendue et se concentre sur la création d'un canal de distribution en ligne et la commercialisation des produits. La marchandise vendue, il commande les produits auprès des fabricants ou des grossistes, qui l'expédient au client final.

Le bénéfice du négociant est la différence entre le prix de vente et le prix d'achat. Ce modèle peut être avantageux pour les deux parties. Les commerçants en ligne trouvent sur les plateformes comme Amazon ou Aliexpress un vaste assortiment de produits à vendre eux-mêmes. Un avantage du «dropshipping» est que ce modèle commercial fonctionne avec peu de capital au départ. Les produits ne sont pas achetés à l'avance, il ne faut ni entrepôt ni personnel: le risque économique pour l'entreprise est donc raisonnable. Pour le fabricant, collaborer avec le négociant permet d'atteindre de nouveaux canaux de distribution et de vendre les marchandises dans des pays où la marque est encore inconnue. 

Pourquoi le dropshipping est-il devenu une tendance?

Le «dropshipping» s'est développé avec l'intensification du commerce avec la Chine sur les marchés internationaux. Des plateformes comme Aliexpress, Wish et Amazon ont massivement simplifié le contact entre les fabricants et les négociants, et des éditeurs de logiciels comme Oberlo se sont spécialisés dans l'intégration d'articles venant de Chine. Oberlo, repris par Shopify, est un module natif de chaque boutique Shopify (intégré comme argument de vente par Shopify).

On trouve sur Internet beaucoup d’articles ou de cours de commerçants en ligne, comme Kris Stelljes en Allemagne ou Yomi Denzel en Suisse, qui expliquent comment devenir riche de façon «simple et rapide» grâce au dropshipping.

Ce n'est naturellement pas le cas. Les nombreux défis du dropshipping (dépendance vis-à-vis des diminution des marges, difficultés dans les processus d'expédition et de retour), font plus de perdants que de gagnants.

En raison de nombreuses escroqueries, ce modèle est de plus en plus critiqué. Ainsi, beaucoup d'influenceurs sur les médias sociaux ont distribué des produits sur leurs chaînes - comme «offres spéciales» aux remises élevées - alors que sur Aliexpress ou Wish les mêmes articles étaient 5 à 7 fois moins chers.

Recommandations pour les novices

Le dropshipping avec des fournisseurs internationaux est certes une opportunité pour les commerçants en ligne. Mais ce n’est ni simple ni particulièrement avantageux en termes de coûts.

• L'investissement nécessaire dans la commercialisation ne doit pas être sous-estimé. Réussir dans le dropshipping suppose de maîtriser le marketing sur Facebook et Instagram.
• Il faut trouver sa propre niche de produits. Si l’on ne compte que sur la Chine pour l’achat de marchandises, on sera rapidement copié et la niche disparaît. Rechercher des fournisseurs européens semble être une approche plus durable.
• Pour réussir, il faut aussi trouver des fournisseurs et des grossistes fiables, définir avec eux la qualité de service pour l'expédition et les retours, et communiquer de façon transparente sur la boutique en ligne.
• Enfin, les «dropshippers» doivent proposer des produits à la valeur ajoutée claire et équitable. Les nombreuses escroqueries ont rendu les clients méfiants.